DVD : Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tempête

Publié le par Tradition Catholique en Essonne

Le 30 juin 1988, Monseigneur Lefebvre procédait à « l’opération survie » de la Tradition en sacrant quatre évêques sans mandat apostolique à Écône en Suisse. Face à la grave crise de l’Église, il estimait être de son devoir de continuer à former des évêques et des prêtres pour maintenir la liturgie et la doctrine traditionnelles de l'Eglise mises à mal depuis le concile Vatican II. Vingt ans plus tard, en disant supprimer les effets du décret qui l’avait alors touché, le pape Benoît XVI provoquait l’une des plus graves crises médiatiques qu’ait connu le monde catholique. Quel enjeu revêtait donc le combat de Mgr Lefebvre ? Pourquoi un évêque si zélé et si animé par l’amour de l’Église et de Rome a-t-il été conduit à s’opposer ouvertement à la papauté ?

 

Né en 1905 dans une famille industrielle du Nord profondément chrétienne et déférente à l’égard du clergé, Marcel Lefebvre était le troisième d’une famille de huit enfants dont les cinq aînés entrèrent en religion. Dès leur plus jeune âge, leur fratrie fut confrontée aux brimades du premier conflit mondial. Quant à leur père, homme de foi et de devoir, il mourut dans un camp tenu par les nazis en 1943.

Son fils cadet fit ses études à Rome où il fut formé au séminaire français de Rome par le Père Le Floch avant d’entrer dans la congrégation des Pères du Saint-Esprit, à la suite de son ordination sacerdotale en 1929. Pendant près de trente ans, il déploya l’essentiel de son apostolat en terre d’Afrique où il était au contact avec des cultures et des religions différentes et où il fut, en tant qu’archevêque de Dakar et délégué apostolique de l’Afrique francophone, l’un des pères du Christianisme sur ce jeune continent.

 

C’est en cette qualité qu’il fut appelé à tenir un rôle important dans les affaires romaines en participant à partir de 1960 aux commissions préparatoires au Concile convoqué par le pape Jean XXIII pour adapter l’Église au monde moderne. Pendant quelques mois, il fut le témoin du véritable renversement de la Curie romaine par la minorité menée par le cardinal Bea et du véritable « putsch » qui inaugura Vatican II. Dès lors, il s’activa pour éviter que l’aula n’entérine des lois dommageables pour le monde catholique. A la tête du Coetus internationalis, il s’opposa aux grandes nouveautés conciliaires que furent successivement la liberté religieuse, l’œcuménisme et la collégialité. Enfin, à partir de 1969, il refusa l’application du nouveau missel que Paul VI avait imposé à tous les prêtres du Monde.

A l’heure où il aurait pu entamer une retraite méritée, Mgr Lefebvre peu à peu évincé d’abord d’Afrique puis de sa congrégation, commençait l’un de ses principaux combats : celui de la préservation de la doctrine et de la liturgie catholiques.

 

Homme de prières, habité par le mystère de la messe, animé par l’amour du sacerdoce et doté d’un caractère doux mais ferme, Mgr Lefebvre ne se résolut pas à l’inactivité. A l’appel de séminaristes désemparés par les changements intervenus dans l’Église, il fonda en 1970 à Fribourg en Suisse la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et ouvrit le séminaire d’Écône dans le Valais pour former de jeunes prêtres à l’abri des innovations. Mais cette singularité lui attira rapidement des ennuis. Après que le nouvel évêque de Fribourg eut supprimé la Fraternité en 1975, Mgr Lefebvre fut condamné l’année suivante par Rome. En continuant à ordonner des prêtres, il fut alors frappé par la suspens a divinis. La notoriété que lui conféra malgré lui la grand messe de Lille à la fin de l’été 1976 multiplièrent les sollicitations qui le conduisirent à implanter sa Fraternité sur tous les continents. Partout, des chapelles de fidèles et des communautés religieuses se fidélisaient à lui afin d’échapper aux réformes.

Mais à l’heure où il devait songer à pérenniser son œuvre pour sauvegarder durablement une doctrine et une liturgie délaissées par les autorités ecclésiastiques, il fut l’objet d’une forme de chantage qui le conduisit résolument à sacrer des évêques qui puissent répondre à l’appel des âmes qui s’étaient confiées à lui. Ce geste grave mais rendu nécessaire à ses yeux par la situation entraîna en 1988 sa condamnation par Rome qui « l’excommunia ». Sans se lasser, il continua à bâtir et à fonder des maisons par souci des âmes avant de mourir deux ans et demi plus tard, le 25 mars 1991.

 

Son œuvre et son combat en firent le père du traditionalisme catholique à la fin du XXe siècle. Grâce à lui, la messe traditionnelle fut sauvegardée. Par son action, de véritables foyers de catholicisme furent maintenus à l’abri des innovations. A travers lui, c’est toute une vision de l’Église, basée sur la philosophie réaliste et sur la Tradition des papes qui avait été mise au ban et même persécutée. Par conséquent, en disant lever la condamnation de 1988, le pape Benoît XVI faisait bien plus qu’exercer une faveur envers quelques évêques.

 

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